La prothèse totale de genou est une intervention chirurgicale qui a pour but de remplacer les surfaces articulaires du genou (fémur et tibia, rotule) par un implant chirurgical ou prothèse. Les causes de l’atteinte articulaire sont les plus souvent l’arthrose, plus rarement un rhumatisme articulaire, une fracture ou une rupture ligamentaire ancienne… L’évolution en l’absence de traitement est la persistance ou l’aggravation des douleurs. Lorsque le traitement médical n’est plus efficace, une chirurgie avec pose d’une prothèse totale de genou est indiquée.
Avant le traitement
Un bilan radiologique complet est réalisé permettant de confirmer le diagnostic et l'indication opératoire.
Un scanner pré-opératoire permet de confectionner, par modélisation en 3D, des guides de coupes personnalisés sur-mesure, afin prévoir la chirurgie.
Un bilan dentaire est également prescrit afin de rechercher une infection qui devra être traitée avant l’intervention pour éviter toute contamination.
Quel traitement ?
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.
Une cicatrice est réalisée à la face antérieure du genou de taille adaptée selon les cas. Les surfaces articulaires sont recoupées (fémur, tibia et rotule) à l’aide d’une instrumentation chirurgicale spécialement développée pour la prothèse de genou. La prothèse peut être fixée dans l’os par impaction (prothèse sans ciment) ou avec du ciment (prothèse cimentée), adapté à chaque cas.
Un protocole de récupération rapide est mis en place (RRAC).
Et après ?
Dès la salle de réveil, le genou est placé dans une attelle "game-ready", système permettant d'exercer du froid (cryothérapie) et de la compression dynamique, permettant ainsi de diminuer l'oedème et d'accélérer la récupération. Le lever et l’appui sur le membre sont autorisés dès le jour même de l'intervention (4h00 après). Puis le genou est placé dans une machine de rééducation permettant la flexion- extension automatique. Afin d’éviter les phlébites, un traitement anticoagulant est prescrit pendant plusieurs semaines. Des bas de contentions sont utilisés également. Après quelques jours d’hospitalisation, nous autoriserons votre sortie avec les ordonnances de soins nécessaires (pansement, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie). Vous serez revu en consultation avec des radiographies. La rééducation doit être poursuivie impérativement, avec un kinésithérapeute ou en centre de rééducation. La marche est protégée par des béquilles pendant environ 30 jours, après cela vous pourrez reprendre la conduite, puis votre activité professionnelle aux environs de 2 à 3 mois. Ces délais sont variables et sont donnés à titre indicatif.
Les meilleurs résultats sont observés après un délai de 6 mois. Le résultat attendu est une marche sans canne indolore pour un périmètre de marche de 5km. La flexion optimale à atteindre est de 120° mais peut nettement variée selon les cas et la flexion préopératoire. La conduite automobile est reprise après 1 mois. Les activités professionnelles sont généralement reprises après 2 à 3 mois (variable en fonction de la profession et des cas). Les activités physiques sont autorisées après plusieurs mois. Elles dépendent du niveau physique du patient. La durée de vie d’une prothèse totale de genou est actuellement de 15 ans minimum en l’absence de complication.
Complications fréquentes
La phlébite peut survenir en dépit du traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire.
L’hématome : comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle tout seul, il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
La raideur du genou : la cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion. Si cela se produit dans les semaines qui suivent l’opération, une mobilisation du genou sous anesthésie pour libérer les adhérences peut être proposée.
Complications rares
L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
L’infection est une complication rare mais grave. Elle peut survenir même très longtemps après la chirurgie et peut provenir d’une infection à distance du genou, comme une infection dentaire ou urinaire. Une infection sur la prothèse peut conduire à une nouvelle chirurgie. Il faudra donc surveiller attentivement, traiter les infections toute votre vie et prendre bien soin de votre peau en évitant toute plaie qui constituerait une porte d’entrée pour les bactéries. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.