Technique Kenneth-Jones
Le ligament croisé antérieur est un ligament situé au centre de l’articulation du genou. La rupture du ligament croisé est un accident fréquent. Le genou peut devenir instable ou douloureux. L’évolution naturelle dans ce cas peut être l’apparition d’une lésion méniscale ou cartilagineuse voire d’une arthrose. Il est possible de réparer le ligament croisé antérieur avec une greffe de tendon prélevé à la face antérieure du genou sous la rotule (tendon rotulien) : c’est la reconstruction du ligament croisé antérieur avec tendon rotulien.
Avant le traitement
Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur est clinique et radiologique. Des radiographies sont réalisées mais c’est surtout l’IRM et des examens dynamiques (GNRB) qui permettent de confirmer le diagnostic. De la kinésithérapie est prescrite avant la chirurgie pour renforcer musculairement le genou.
Quel traitement ?
La chirurgie se pratique sous anesthésie générale ou locorégionale. Un garrot placé à la cuisse est nécessaire. Une cicatrice verticale à la face antérieure du genou et permet le prélèvement du 1/3 moyen du tendon rotulien qui va permettre de reconstruire le ligament croisé antérieur. L’intervention se déroule ensuite sous arthroscopie (avec caméra) par deux petites incisions sous la rotule. D’autres incisions sont parfois nécessaires. Des tunnels osseux dans le fémur et le tibia au niveau des zones d’insertion du ligament croisé antérieur sont réalisés. La greffe est positionnée puis fixée dans le genou par vis. Les éventuelles lésions méniscales ou cartilagineuses associées seront traitées dans le même temps si cela est nécessaire.
Parfois, un geste de retour latéral peut-être associé (avec un autre tendon: le droit interne, ou le fascia lata), permettant ainsi d'augmenter le verrouillage du genou.
Et après ?
Dès la salle de réveil, le genou est placé dans une attelle "game-ready", système permettant d'exercer du froid (cryothérapie) et de la compression dynamique, permettant ainsi de diminuer l'oedème et d'accélérer la récupération. La marche avec appui sous couvert de béquilles sera autorisée.
Cette intervention est réalisée en ambulatoire (sortie le jour de l'intervention). Par la suite, la rééducation sera poursuivie plusieurs mois chez un kinésithérapeute ou en centre de rééducation. La conduite automobile sera reprise après 4 à 6 semaines. La reprise des activités professionnelles sera fonction du travail et des moyens de locomotion (en général de 45 jours à 3 mois).
La cicatrisation cutanée est obtenue après 15 jours et la cicatrisation profonde après plusieurs semaines. La reprise des activités sportives est possible après 2 mois pour le vélo, 3 mois pour la natation et le footing sur terrain plat, 6 mois pour les sports en pivot sans contact et 9 mois pour les sports en pivot-contact. Le résultat attendu est un genou stable et indolore avec une reprise des activités sportives.
Complications fréquentes
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
La phlébite peut survenir en dépit du traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire. Un traitement anticoagulant est prescrit en prévention.
Complications rares
La cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion et engendrer une raideur.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
L’infection profonde est une complication très rare. Elle peut nécessiter une nouvelle intervention et la prescription d’un traitement antibiotique prolongé. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
La re-rupture est rare mais possible au cours d’un nouveau choc. Il est important de respecter les délais donnés pour la reprise des activités sportives.